Réflexions sur le synode des Evêques africains

5 novembre 2009

Le synode des Evêques pour l’Afrique dont le
thème : " l’Eglise en Afrique au service de la
réconciliation, de la justice, et de la paix
[ vous êtes le sel de la terre..... vous êtes la lumière du
monde](Mt 5,13.14)
" , vient de s’achever.

Durant trois semaines Cardinaux, Evêques, Prêtres,
Religieux et Religieuses, Laïcs et d’autres experts
de l’Eglise d’Afrique et de l’Eglise universelle se
sont rencontrés à Rome sur convocation du Saint Père, le
Pape Benoît XVI pour réfléchir sur l’Eglise du Christ qui
est en Afrique.
Cette rencontre en se tenant à Rome démontre la
pleine communion de l’Eglise d’Afrique à l’Eglise
Universelle et son profond attachement au successeur de
l’apôtre Pierre.
Les travaux menés par les Pères synodaux, avec
un courage prophétique, ont permis de mettre en
lumière de nombreux problèmes qui fragilisent les efforts
de réconciliations en Afrique en vue de construire des
sociétés de justice et de paix. Ainsi, allusion a été faite
au délicat problème de l’extrémisme et au manque de
liberté religieuse. En effet, selon les pères du synode
" quand la ferveur religieuse en vient à être mal orientée par les
fanatiques ou manipulée par les politiciens, les conflits
surgissent et menacent d’engloutir tout le monde "
. C’est
pourquoi le synode a lancé un appel à la collaboration
entre les croyants en ces termes : " en se basant sur les
nombreuses valeurs entre eux, musulmans et chrétiens peuvent
oeuvrer ensemble pour bâtir dans nos pays le règne de la paix et
de la réconciliation "
. Encore, faut-il pouvoir compter sur la
bonne foi des uns et des autres et sur leur indépendance
vis à vis des politiciens !
L’influence des multinationales et des institutions
financières internationales qui maintiennent
malheureusement les pays Africains dans des situations
de précarité et de pauvreté sans cesse grandissante,
source de nombreux conflits, a été vigoureusement
dénoncée. Le synode a ainsi, braqué ses projecteur sur
l’un des véritables problèmes de l’Afrique que tous
savent mais n’ose pas affronter de face !
Le dénonçant, l’Eglise en terre africaine ne vient
pas s’imposer comme experte en politique mais comme
un véritable prophète dont la mission est d’interpeller et
d’éclairer ses contemporains sur les graves dérives de
leurs actions en les invitant à travailler à ce qui favorise
la promotion de la vie de tout homme et de tous les
hommes.
Dans cette logique, le synode a invité la
communauté internationale à traiter " l’Afrique avec
respect et dignité "
surtout dans les domaines de la dette,
de l’environnement et des conflits.
Il a repris les mots de l’Afrique qui en appelait
bien avant la crise à "un changement de l’ordre économique
mondial, à cause des structures injustes qui s’entassaient sur
elle « . Et les Pères d’ajouter : »
la plupart des conflits, des
guerres et des situations de pauvreté en Afrique proviennent
essentiellement de ces structures injustes ". Ils ont, ensuite,
dénoncé les pratiques des multinationales en ces termes :
" les multinationales doivent arrêter la dévastation criminelle de
l’environnement dans leur vorace exploitation des ressources
naturelles. C’est une politique à courte vue qui fomente des
guerres pour obtenir des gains rapides à partir du chaos, au prix
des vies humaines et de sang répandu ".

Le synode s’est douloureusement interrogé sur ce
triste spectacle offert à l’humanité à travers cette
question qui dénonce le silence coupable de la
communauté internationale : " n’y aurait-il personne dans
leur rang qui soit capable et désireux d’arrêter ces crimes contre
l’humanité ? "
.[…]
Le synode a, aussi, été le lieu de passer en revue
tous les secteurs d’activité de l’Eglise, en l’occurrence le
ministère des prêtres, la famille, etc.. qui ne sont pas
moins importants ; mais son objectif étant de se pencher
sur les problèmes de réconciliations, de justice et de paix
en Afrique ce domaine n’a été mis en avant dans les
réflexion. […]
Tout cela a permis aux pères synodaux de
s’adresser depuis Rome, au nom de l’Eglise d’Afrique, au
monde entier pour lui dévoiler sa maturité et sa capacité
à apporter une contribution non moins négligeable dans
la résolution des problèmes qui minent les pays africains
et dont l’Eglise de ce continent souffre.
C’est, donc en notre sens, une voix prophétique
qui s’est élevée depuis Rome pour soutenir les
populations africaines en enquête d’un mieux être. Cette
voie lance un cri d’espérance et déclare l’engagement
responsable de l’Eglise d’Afrique à lutter, avec les
moyens qui lui sont propres, à côté des hommes de
bonne volonté, pour une Afrique libre et véritablement
indépendante, digne et prospère, réconciliée avec elle
même et travaillant pour l’avènement d’une société plus
juste condition nécessaire à toute paix qui garantie tout
développement.

Père Donatien Lolo
Prêtre de Côte d’Ivoire

Terminant un cycle d’études
au Studium de Notre Dame de Vie à Venasque
_ Le texte complet de cette réflexion peut être envoyé par mail
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