Quatrième dimanche de l’Avent

16 décembre 2008

Alléluia service n°986

Si nous nous laissons guider par la liturgie de tout ce temps de l’Avent, et plus spécialement, les Évangiles des quatre messes de la Nativité, nous ne sommes pas si loin des aspirations humaines profondes exprimées en ce temps de Noël.

Quel cadeau d’alliance plus grandiose aurait pu rêver Abraham, (Évangile de la Veille) qu’un enfant issu de sa descendance - non pas “simplement”, comme son fils Isaac, engendré de lui par une épouse stérile "aidée" par Dieu, mais plus encore, un enfant né d’une vierge, “avec le Seigneur” , un descendant de sa propre chair élevé à la dignité de Dieu, encore mieux, un enfant Dieu par nature ? N’est-ce pas là un des biens les plus grands auxquels aspirent les hommes, que celui de devenir dieu ?

Quelle paix étonnante que cette proximité du ciel et de la terre. L’homme n’a plus à craindre que le ciel lui tombe dessus, ou qu’un dieu tout-puissant insatisfait de ses offrandes cultuelles ne lui soit plus propice et le châtie. Les anges eux-mêmes s’unissent aux plus pauvres des hommes pour chanter avec eux (Évangile de la nuit). Ils deviennent messagers de paix et proposent aux bergers d’aller adorer leur Dieu dans le face à face paisible et émerveillé avec un nourrisson.

Quelle manière si nouvelle de prier Dieu dans la tendresse de ces jeunes parents s’émerveillant devant leur enfant-Dieu. Quelle surprenante théophanie dans le secret de cette humble grotte (Évangile de l’aurore) illuminée par la joie et la chaleur de cette jeune maman, ne gardant cependant pas son nouveau-né contre elle, mais semblant l’offrir à tous ceux qui voudraient bien venir le voir, et peut-être, comme elle, garder tous ces événements dans leur cœur. Comment pourrait ne pas jaillir alors une unanime action de grâces et louange à Dieu pour son œuvre de gloire ?

Quelle révélation si grande dans le mystère du Verbe (Evangile du jour) qui se dit non plus seulement par sa création ou par les prophètes, mais par la présence de ce Tout-Petit qui ne dit rien mais se donne dans la vulnérabilité. Dieu veut attirer à Lui par sa Paternité qui se donne à voir dans la fragilité. Quelle lumière de sagesse et de bonté dans cet accomplissement inouï des promesses messianiques .

Alors, oui, il s’agit sans doute de recevoir ces cadeaux de Dieu et de se les partager. Il s’agit de rester ouvert à l’émerveillement de la Nativité. Viendra le temps d’essayer de les concrétiser. Ce sera plus tard, quand le nourrisson sera devenu le petit enfant que les Mages visiteront dans une maison . Nos pauvres cadeaux n’exprimeront sans doute pas le Mystère de l’Enfant Roi des Juifs (l’or), Dieu (encens) et Agneau livré pour nous sauver (la myrrhe). Mais ils essaieront pourtant d’exprimer au mieux nos intentions de paix et d’amour, nos vœux d’affection familiale et de joie pour le plus grand nombre. En prenant le temps de nous arrêter devant la crèche et peut-être de célébrer cette Bonne Nouvelle, nous inventerons sans doute des chemins meilleurs. Il nous faudra enfin songer à apporter un cadeau à Celui dont nous commémorons la Nativité. Il n’exprimera vraisemblablement aucune contrariété si nous oublions ou, bizarrement, le reléguons au dernier rang de nos fêtes. Gageons, cependant, qu’Il sourira si nous venons à Lui avec ce que chacun discernera de plus beau à Lui offrir.