Paul, un modèle pour nous tous, mais tout particulièrement pour les ministres que Dieu nous donne aujourd’hui

25 juin 2008

Alléluia Service n°968

Aujourd’hui, pour la fête des apôtres Pierre et Paul, au moment où nous entrons dans l’Année Paulinienne demandée par le Saint Père, notre Église d’Avignon est dans la joie, joie d’accueillir un nouveau prêtre, Monsieur l’abbé Philippe Fabas, trois diacres en vue du sacerdoce, Monsieur l’abbé Pierre-Emmanuel Beauny membre de l’Institut Notre-Dame de Vie, Monsieur l’abbé Yannick Ferraro de la Communauté de l’Emmanuel et Monsieur l’abbé Laurent Milan, et deux diacres permanents, Alain Fournier, de Villelaure et Bernard Mussotte, de Pertuis. Que souhaiter à ceux que le Seigneur nous donne comme ministres pour notre Église sinon qu’ils mettent leurs pas dans ceux de l’Apôtre des nations ?

Sur le chemin de Damas, le Christ s’était révélé à Saul mais en s’identifiant à ceux qu’il persécutait : “Je suis Jésus que tu persécutes”. Dès lors toute la vie de Paul sera marquée par cette révélation dans laquelle le Christ s’identifie à son Corps mystique qui est l’Église. Mais Paul aveuglé par la force de cette révélation devra expérimenter la puissance de la grâce baptismale pour recouvrer la vue et reprendre des forces. Alors toute sa vie sera marquée par cette rencontre avec le Christ, il apprendra à se livrer totalement au Christ jusqu’à pouvoir dire : “Pour moi, vivre c’est le Christ ; ma vie présente, je la vis dans la foi au Christ qui m’a aimé et s’est livré pour moi !” Paul ne fait plus qu’un avec le Christ et en même temps, il expérimente sa faiblesse, mais dans sa faiblesse même, il découvre la puissance du Christ à l’œuvre.

Paul sera profondément habité par le mystère de la Croix, son ministère s’enracinera dans la puissance de la Croix du Christ. Il a compris que la Croix du Christ est la source de la vie pour nous tous. Sa prédication n’avait rien des discours persuasifs de la sagesse humaine, il ne voulait rien savoir d’autre sinon Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié et il puisait sa force dans la Croix du Christ devenue pour lui une démonstration faite par la puissance de l’Esprit.

Paul expérimentera ainsi la place de l’Esprit Saint dans le projet de Dieu et dès lors il n’aura de cesse de se laisser habiter et conduire par l’Esprit Saint. Pour lui, pas moyen de devenir enfant de Dieu sans faire l’expérience de la présence et de l’action de l’Esprit Saint en nous. Dans toutes ses lettres, il nous invite à nous livrer à l’emprise de l’Esprit Saint pour que jaillissent en nous les sources de l’amour, les sources de la Vie. Il réalise que la mission de l’Esprit Saint est de construire l’Église, le Corps du Christ, il en est l’architecte et l’artisan. Notre place à nous est claire, nous avons à collaborer à l’œuvre de l’Esprit Saint pour réaliser le projet de Dieu sur nous.

Paul contemple alors le mystère de l’Église et toute sa vie est désormais d’être le serviteur, l’intendant des mystères de Dieu. Sa mission – il le sait - est d’annoncer l’Évangile et il veut remplir cette mission avec force : “Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile !” Pour cela il est prêt, malgré tous les dangers, à parcourir la terre entière pour annoncer celui qui est devenu le tout de sa vie.

Partout où il passe, il annonce Jésus-Christ, fonde des Églises, leur donne des ministres et part plus loin pour continuer sa mission.
Paul portait en lui une certitude : le Seigneur lui-même donne à son Église les ministres dont elle a besoin pour permettre aux saints, à tous les baptisés de réaliser leur ministère, construire le corps du Christ.

Nous avons toute une année pour découvrir la richesse des lettres de Paul, mais surtout prions pour que les ministres que le Seigneur nous donne aujourd’hui se mettent à l’école de Paul pour être d’authentiques serviteurs du Seigneur pour notre Église aujourd’hui.

+ Mgr Jean-Pierre Cattenoz
Archevêque d’Avignon