Le silence et la Parole

15 mars 2012

EDA n°77


Une figure de Carême

« L’enfer c’est les autres » faisait dire Jean-Paul Sartre à l’un de ses personnages dans Huis Clos. Cette phrase est souvent reçue comme signifiant que le regard de l’autre, par ce qu’il nous révèle sur nous-mêmes, met en évidence nos propres limites, nos défauts, nos insuffisances. Ressenti alors comme accusateur il a quelque chose d’infernal.
Mon regard sur l’autre n’est-il pas trop souvent celui de quelqu’un qui juge, accuse et condamne ?

La communication est transmission, elle relie. Elle est canal et met en relation celui qui émet et celui qui reçoit. Nous mesurons tous combien c’est un exercice difficile, combien nous avons du mal à nous mettre à l’écoute de l’autre ou sur la même longueur d’onde pour lui adresser ce que nous voulons lui dire.

Ce serait sans doute une bonne démarche de carême - même si elle n’est pas originale - que de me dire : Tiens ! Je vais offrir à mon interlocuteur, quel qu’il soit, un visage et un regard joyeux, un sourire et quelques mots aimables même quand ça m’est plutôt difficile !

Peut-être ainsi découvrirai-je que plus je suis aimable avec les autres, mieux je me sens ! Une façon toute simple d’apprendre à aimer mon prochain comme moi-même et à lui offrir un vrai visage de carême ?