L’Esprit Saint, souffle vital de l’Eglise

11 mai 2008

Alléluia Service n°961

Sans l’Esprit Saint, Dieu est loin,
le Christ reste dans le passé,
l’Évangile est une lettre morte,
l’Église une simple organisation,
l’autorité une domination,
la mission une propagande,
le culte une évocation,
et l’agir chrétien une morale d’esclave.

Mais en lui :
le cosmos est soulevé et gémit dans
l’enfantement du Royaume,
le Christ ressuscité est là,
l’Évangile est puissance de vie,
l’Église signifie la communion trinitaire,
l’autorité est un service libérateur,
la mission est une Pentecôte,
la liturgie est mémorial et anticipation,
l’agir humain est déifié.

Métropolite Ignatios de Lattaquié ,
Primat de l’Église orthodoxe en Syrie, au Liban et au Koweit.
Paru dans la revue Prier n°291, mai 2007.

Peut-être serait-il plus clair d’écrire “avec l’Esprit Saint” que “dans l’Esprit Saint” : l’opposition serait mieux marquée avec le “sans l’Esprit Saint” du début. Cependant, et c’est ce que nous suggère ce “dans”, l’Esprit Saint ne nous est pas extérieur comme le serait un réservoir de qualités ou de ressources (on parle de ses sept “dons”) que nous pourrions utiliser, chacun à notre idée. Il nous a été envoyé par Jésus, “il habite en nos cœurs” (doxologie en fin de psaume)… Il est même en nous sacramentellement depuis notre initiation à la foi chrétienne, mais, le plus souvent, c’est nous qui lui sommes étrangers, qui pensons et agissons sans lui, qui nous « déifions » nous-mêmes en l’ignorant, voire même en l’utilisant à notre façon. Voilà pourquoi la prière de l’Église à l’Esprit Saint dit : “Viens”. C’est par cet appel que nous laissons s’ouvrir nos cœurs à la douceur transformante de sa lumière et que, en s’ouvrant à la pleine humanité de l’autre homme, notre agir humain peut devenir signe de présence divine et, modestement, servir à l’action de Dieu. Voilà pourquoi, en Église, nous avons besoin de “persévérer d’un même cœur dans la prière” (Ac 1, 12).

Jean Mallein