A propos de Kyrill Ier, le nouveau patriarche de Moscou

10 février 2009

Alléluia Service n°994

Elu le 27 janvier pour succéder à Alexis, le métropolite Kyrill de Smolensk et de Kaliningrad a été intronisé dans sa nouvelle fonction de patriarche de Moscou et de toutes les Russies le dimanche 1er février. Parmi les délégations présentes, celle de Constantinople, porteuse d’un message de Bartholomée Ier, souhaitant que cette élection soit « un pas en avant vers la célébration du grand et saint synode qui réunit toutes les Eglises orthodoxes », et celle du Vatican, conduite par le cardinal Kasper, porteuse d’un message chaleureux et confiant de Benoît XVI, dont on sait l’intérêt pour « le retour à la pleine communion ».

Envoyés par le Père Claude Hiffler, prêtre orthodoxe d’Avignon, voici des extraits du discours du nouveau patriarche devant le chef de l’Etat russe, sur les relations de l’Eglise et de l’Etat en Russie :

"Le modèle idéal des relations entre l’Église et l’État, fixé dans la tradition canonique de l’Église orthodoxe, a été défini, depuis l’époque byzantine, par la « symphonie » entre les deux. Cette symphonie suppose une union harmonieuse des intérêts et une répartition des responsabilités. (…)

Dans les circonstances nouvelles où nous nous trouvons, nous reconnaissons qu’il est impossible de mettre en œuvre cet idéal, mais qu’il est, cependant, indispensable, que nos pensées et nos actions soient guidées par l’esprit de cette "symphonie". La Russie est un État démocratique et les principes inscrits dans sa Constitution sont acceptés de tous. C’est pourquoi, c’est l’esprit de la symphonie, et non la lettre, qui doit dominer. Ainsi, tout en gardant leur autonomie et leur indépendance, l’Etat et l’Eglise pourront conjointement aider l’homme contemporain à faire face aux défis, aux crises et aux problèmes du monde actuel. (…)

L’État se préoccupe de ce qui est terrestre, et l’Église, de ce qui est céleste. On ne peut pas imaginer le ciel sans la terre, ni la terre sans le ciel. La terre et le ciel représentent l’harmonie de l’existence, de la création de Dieu".

Le nouveau patriarche a dit son espoir que l’union du divin et du terrestre, les efforts de l’Église et ceux de l’État, viseront à l’épanouissement spirituel et matériel des hommes.